«News from nowhere» semble trouver ces points d’équilibre par des forces invisibles. Le travail du verre a été ici mis au défi de pouvoir enfermer des aimants puissants laissant la possibilité à ces éléments fragiles de se composer et de prendre place dans l’espace comme ils le peuvent, comme un moment en suspension.

Chaque capsule de verre, enfermant un aimant, et le profilé de métal lui-même aimanté, prennent place de manière in-situ en s’accrochant à des points métalliques architecturaux du lieu d’exposition. « Un carrefour où se mêlent influences et réactions ».Tels étaient les termes choisis par le philosophe des sciences François Dagognet qui, dans Faces, Surfaces, Interfaces, entreprenait de réhabiliter la membrane des choses contre la fétichisation du sens caché.

La série « Anatomie de Surfaces » de Célestine Peuchot dont cette pièce fait partie, semble la mise en espace autant que l’approfondissement par les ressources du visuel de cette quête d’une transition sociétal autant écologique qu’esthétique. La déstabilisation des réflexes perceptifs culmine dans cette sculpture de verre soufflé tenues en équilibre par le champ magnétique d’aimants venant, par une infime action, réveiller la lente anesthésie de l’habitude et la nécessaire mesure des actions humaines. Dans ces pièces en verre, la fragilité des points de contact souvent proches de la rupture renvoie à l’insoutenable représentation que nous nous faisons du monde. Ces recherches autour de l’idée de la transparence et du mouvement replace la matière au cœur du l’univers, au sein duquel nous humains œuvrons à un équilibre fragile et passager. Haptique et sensorielle, ces pièces réalisées à partir de verre brisé, fondu par le feu et soufflées par l’humain, engagent une conversation intime et directe avec le spectateur pour renouveler notre relation à la matière et au cycle de ses transformations.