Pendant le confinement, le temps est devenu difficile à appréhender - les jours et les nuits se confondaient, tout comme la notion d'espace se limitait à notre petit monde intime. Nous avons tous commencé à réfléchir davantage à notre "moi" intérieur, au corps dans lequel nous vivons, à sa relation avec la nature, à sa dangereuse fragilité et à sa belle force.
Ce journal de confinement était une façon pour l'artiste de redéfinir et de compter le temps : elle a soigneusement cueilli chaque épine de rose pour créer la couverture piquante de ce livre organique. Les pages, faites de délicats pétales de rose, tous de la même couleur et de la même forme, racontent une histoire intime plus profonde sur la confusion du temps, et le voyage intérieur dans l'environnement dans lequel nous vivons tous mais dont nous sommes si éloignés : le corps.
Le livre a été commencé pendant le premier confinement et a été terminé en mai 2021, pour marquer la fin de ce moment d'emprisonnement.
"Les livres organiques créés pendant le confinement racontent l’histoire intime de l’artiste Rachel Marks cloîtrée dans son atelier. Une réflexion sur le monde végétal s’est mise en place : les plantes et les arbres sont par définition statiques, c’est-à-dire qu’ils ne peuvent se déplacer ni se mouvoir dans l’espace. Pendant le temps suspendu du confinement, l’artiste a éprouvé une sensation physique similaire à l’enracinement d’un arbre. Son corps est devenu plante, figée dans le sol. À travers les pages de ses livres organiques, Rachel Marks déploie une écriture rédigée dans un langage propre à la nature, particulièrement celui de la forêt qui garde la sensualité d’une vie cellulaire mystérieuse et souterraine."